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Edito Mai 2011

 

par Martine Volle

 


Sécurité et liberté dans l’équipe

Quelle est votre manière personnelle de vous impliquer dans l’équipe ?
Le besoin d’appartenir à quelque chose de plus grand que nous a de l’impact dans notre manière de prendre notre place dans une équipe et aussi de la manager.

Comment managez-vous vos collaborateurs ?
Dans la mémoire collective, nous gardons la nostalgie des sociétés campagnardes où nos liens sociaux, liens de réciprocité, tenaient chaud pour affronter les difficultés de l’existence. Ils rassuraient bien que le prix à payer fût élevé. La vie des anciens était pétrie de « solidarités » obligatoires.
L’inconvénient du lien social fort, c’est le poids des obligations que le collectif impose aux individus, règles non négociables de protection et aussi de domination du plus grand nombre : « nous ».

En quoi le dirigeant que vous êtes est-il concerné ?
Tôt ou tard, le besoin de sécurité des membres de l’équipe peut être en contradiction avec son besoin de liberté, quête de ces dernières décennies.
En effet, dans notre civilisation occidentale, notre liberté individuelle restait à conquérir, ce fut l’un des enjeux de ces 50 dernières années. Réchappés de la survie des années de guerre, entraînés par l’abondance de nos pays riches, nous sommes passés dans des proportions jamais connues encore, à une généralisation de l’opulence. Nos repères ont changé. Nous avons opté pour des stratégies individuelles et, sollicitant l’intelligence personnelle, testé le choix de tracer notre chemin à notre guise, quitter un lieu, un emploi ou un conjoint, une épouse, dans l’espoir de connaître le « meilleur ». La course au bonheur individuel nous a permis de connaître une liberté personnelle, le droit de se sentir vivant, libre de façonner sa vie. Il fallait connaître l’extrême de cette expérience pour en découvrir le prix à payer là encore, celui de la solitude et de l’isolement, du doute, de la peur. Et, à plus grande échelle, la « rupture du lien social ».
Le principe de  réciprocité nous rassemblait. « Je te donne, tu me donneras » ; si nous enfreignons cette loi, nous voici couverts de « dettes invisibles » qui remplissent un « grand livre des comptes » dont nous nous sentons obscurément redevables, confus, coupables.  Un sorte de balancier invite, au retour, au collectif : nous avons déterré la notion de tribus, cherchons des semblables dans la jungle moderne, réelle ou virtuelle, créons des communautés.  Alors entre la « chaleur » du lien social qui entrave la liberté individuelle et « l’ivresse » d’un individualisme qui engendre de la solitude, y a-t-il une troisième voie ?

Vous êtes dirigeant, manager, chef de projet et vous avez à répondre pour vous mêmes et vos équipes à ces aspirations paradoxales : sécurité/contrainte ou liberté sans sécurité. Les solutions existent, c’est un des sujets que nous travaillons dans le coaching d’équipe.
Comment concilier le développement individuel des membres de votre équipe tout en améliorant la productivité collective ? La première action que nous vous proposons d’entreprendre est essentielle. Regardez comment est en œuvre le principe de réciprocité dans les interactions entre les membres de votre équipe puis cherchez, avec chacun et en toute liberté, comment le mettre en application. Il est possible que cela ne fasse pas plaisir à une minorité et puis cela apportera de la satisfaction à beaucoup.
Ce principe, devenu explicite, apporte de la sécurité et des résultats.
Bonne suite

 

Martine Volle
Coach d’équipe de dirigeant et superviseur de coachs
Master coach certified International Coaching Federation, Past président du chapter ICF France.

 

* «La sociologie des organisations» Philippe Bernoux

 
 

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